Lorsque de jeunes femmes et des jeunes issus de la diversité de genre ont enfilé leurs patins à roulettes sur la piste de Roller Derby de Charlottetown, on ne les connaissait que par leurs surnoms accrocheurs : Rebel Rebel, Star Trek et Lucky Charm, pour n’en citer que quelques-uns.
En plus d’un nouveau surnom branché, cette expérience a aidé ces jeunes à acquérir de l’assurance, à développer une passion pour les loisirs et à disposer d’un espace sécuritaire, exempt de discrimination et d’obstacles qui peuvent souvent limiter la participation aux occasions de sport.

Charlottetown Junior
Roller Derby (Î.-P.-É.)
Le groupe a pu s’initier au roller derby lors de l’initiative Building Inclusion: A Learn to Roller Skate, qui a été rendue possible grâce à un financement de l’Association canadienne des parcs et loisirs dans le cadre du programme Rejoindre tous et chacun : une intervention sportive communautaire. Ce programme, financé par l’initiative Sport communautaire pour tous de Sport Canada, vise à éliminer les obstacles et à accroître le taux de participation au sport des groupes en quête d’équité à travers le Canada.
Julia Hartley, présidente et entraîneuse de l’organisme Charlottetown Junior Roller Derby, est convaincue que la communauté avait besoin de ce projet. De fait, ce financement a aidé ces jeunes à surmonter les obstacles à la participation au sport tel que le roller derby.

Apprenez à patiner les participants
Selon Mme Hartley, de nombreux résidants de cette ville de l’Île-du-Prince-Édouard n’avaient pas accès aux activités en raison du coût et des modalités de transport. L’initiative Building Inclusion: A Learn to Roller Skate (développer l’inclusion par le patin à roulettes) a permis de surmonter ces obstacles grâce à des services de prêt d’équipement, des programmes gratuits, du covoiturage et d’autres formes d’aide au déplacement.
« Un équipement de roller derby ou de patinage de qualité peut coûter jusqu’à 300 dollars », précise Mme Hartley. Elle ajoute que le covoiturage et les autres aides au déplacement du programme ont permis aux jeunes de surmonter les obstacles liés au transport. « L’une des participantes vivait à 50 km de Charlottetown, et nous avons trouvé un moyen de l’inclure.
Mme Hartley ajoute que le programme de 12 semaines a attiré des jeunes de 11 à 17 ans dont beaucoup étaient issus de la communauté 2SLGBTQIA+. Ces jeunes ont eu l’occasion de pratiquer des sports dans un environnement sécuritaire et convivial.
« Dans la société, on distingue deux genres ; on est soit dans l’équipe des filles, soit dans l’équipe des garçons. Mais notre programme était différent et célébrait la diversité des genres. Il a permis à ces jeunes de s’engager avec d’autres et de renforcer leur confiance en soi », explique-t-elle. « Ce programme les a aidées à relever des défis, comme celui d’apprendre à patiner. Ces compétences leur ont donné les outils pour surmonter d’autres défis dans la vie. Beaucoup de nos jeunes étaient très timides le premier soir, et huit semaines plus tard, on les voyait chausser leurs patins, se défouler sur la patinoire et essayer de nouvelles choses. C’est vraiment formidable de voir cette progression ».
Mme Hartley ajoute que ces jeunes ont également développé une passion pour les sports et les loisirs tout au long du programme.
« Il s’agit de faire naître une passion pour les loisirs pour la vie, en développant les compétences et la confiance nécessaires pour apprécier le sport et l’activité physique tout au long de la vie », explique-t-elle.
Selon Mme Hartley, la mise en œuvre du programme aurait été compliquée sans le financement, d’autant plus que l’organisation faisait face à des difficultés financières liées à la pandémie.
« Même si nous avions réussi, nous n’aurions pas eu autant de jeunes, un élément clé pour la réussite du programme », dit-elle, ajoutant que le projet a attiré 12 jeunes. « Plus on est, mieux c’est ».